N’imaginez pas qu’un roman s’écrit d’une traite, le processus est bien plus complexe. Un peu comme au cinéma, un romancier peut faire des « coupes » dans son histoire pour lui apporter plus d’efficacité ou de clarté. Les « Scènes coupées » d’un film, on les retrouve généralement dans les bonus de sa version DVD. Pour ma part, j’ai décidé de vous les offrir ici, sur mon blog.
Pour commencer cette série de « Scènes coupées », j’ai décidé de vous offrir un texte important qui apporte des précisions dans l’histoire de mon dernier roman « Jeu, set et love ».
ATTENTION !!! Si vous ne l’avez pas encore lu et que vous souhaitez le faire prochainement, je vous invite à ne pas lire la suite de cet article ! En effet, cette scène coupée constitue un gros SPOILER par la même occasion.
L’extrait antérieur pour situer la « Scène coupée »
L’espérance d’une faute ; la nouvelle émotion qui s’installe dans mon esprit. C’est probable après tout. L’erreur est humaine, non ?
— J’ai vérifié tes radios, plusieurs fois. Quand j’ai eu des soupçons sur cette maladie, j’ai sorti ta dernière prise de sang et celle-ci montre une élévation de la vitesse de sédimentation, une augmentation de la protéine C réactive et une augmentation des auto-anticorps. Des signes qui ne trompent pas. J’ai ensuite fait appel à plusieurs confrères rhumatologues qui ont confirmé mon diagnostic initial.
« Jeu, set et love » : Scène coupée #1
*Deux mois auparavant, bureau professionnel, 1er étage de la propriété de Camille Belcourt*
Kinésithérapeute et médecin sportif.
New-York.
À l’attention du professeur Jack Miller,
Rhumatologue certifié et agréé.
Los Angeles.
Le 24 juillet 2018
Cher confrère,
Inquiet des conséquences à venir, je souhaiterais avoir un second avis médical. Certains de mes confrères qui s’occupent, eux aussi, de sportifs professionnels m’ont parlé de vous et de votre réputation. D’où ma lettre du jour.
Ma patiente présente des douleurs périodiques au niveau du poignet droit depuis deux mois. Les symptômes sont : gonflements articulaires suivis par des douleurs, raideurs, fièvre lors de fortes douleurs, de la fatigue, de légères rougeurs, ainsi qu’une perte de motricité à cet endroit.
Dès les premiers signes, je lui ai fait faire des examens poussés ; prises de sang, radiographies des deux mains, des échographies articulaires et aussi, des IRM.
En outre, les résultats ont démontré surtout une élévation de la vitesse de sédimentation, augmentation de la protéine C réactive, et augmentation des auto-anticorps (facteurs rhumatoïdes et/ou anticorps anti-protéines citrullinées). Ce qui me fait penser à une polyarthrite rhumatoïde.
Je vous joins avec cette lettre tous les examens déjà effectués pour que vous puissiez prendre connaissance des résultats.
De plus, il faut prendre en considération que le sujet, une jeune femme d’une vingtaine d’années avec un poids de cinquante-trois kilos pour un mètre soixante-deux, est une sportive de haut niveau. Elle pratique donc son sport tous les jours de la semaine entre les entraînements et les matchs.
Pour plus de renseignements, je reste à votre disposition.
En attendant d’avoir de vos nouvelles très bientôt, veuillez accepter, Monsieur Miller, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.
Thomas Longchamps
Rhumatologue certifié et agréé.
Los Angeles.
À l’attention de Thomas Longchamps,
Kinésithérapeute et médecin sportif.
New-York.
Le 26 juillet 2018.
Cher confrère,
Après étude du dossier de la patiente, comprendre les résultats des prises de sang, des radiologies, des IRM ainsi que les échographies, je vous confirme sans hésitation votre premier diagnostic. Cette jeune femme est bien atteinte d’une polyarthrite rhumatoïde.
Outre mon avis médical, je préfère vous prévenir. Vu la vitesse de dégradation de l’articulation en seulement deux mois, et bien que l’évolution de cette maladie soit très variable d’une personne à l’autre, il va falloir mettre un terme à cette carrière professionnelle dans les mois à venir. Dans le cas contraire, la destruction totale du poignet fera perdre toute motricité à l’articulation. En somme, si aucun arrêt n’est pris en compte rapidement, la patiente ne pourra plus utiliser sa main droite, et seule une chirurgie pourra réparer les dommages (Synovectomie ou remplacement de l’articulation par le biais d’une prothèse).
En ce qui concerne les douleurs, les poussées, ainsi que l’avancement de la maladie, je préconise fortement un traitement du type méthotrexate avec des suppléments d’acide folique, ce qui permet de réduire ses effets indésirables. De plus, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) classiques (L’ibuprofène, par exemple) devraient pouvoir réduire les douleurs de la patiente.
La pratique d’activités physiques est bien sûr conseillée. Bien que la polyarthrite rhumatoïde soit une maladie douloureuse, elle ne doit pas empêcher de faire de l’exercice physique, au contraire. L’exercice permet de maintenir au maximum la force et la souplesse des articulations tout en améliorant la santé et la qualité de vie en général. En revanche, les exercices aérobiques sont conseillés, tout comme la marche, la natation ou le cyclisme ; les sports dits « doux ». Les autres sont déconseillés ; ils peuvent aggraver la maladie.
En espérant vous avoir apporté toutes les réponses souhaitées, je vous prie d’accepter, Monsieur, l’expression de mes meilleurs sentiments.
Professeur Jack Miller.
Abasourdi, je relis encore et encore les mots du Professeur Miller. J’espérais me tromper et que mon diagnostic n’entrainerait pas la fin d’un rêve, mais les faits sont là ; les plus terribles pour un sportif de haut niveau. Que vais-je dire à ma joueuse et amie ? Comment vais-je lui annoncer la terrible nouvelle ? Je la connais, elle ne l’acceptera jamais…
Pourquoi avoir coupé cette scène de « Jeu, set et love » ?
Comme je ne voulais pas faire une romance à plusieurs PDV, tout comme je n’ai pas trouvé le moyen d’insérer autrement ce passage dans l’histoire, je l’ai donc enlevé et mis de côté.
J’espère que ce petit bonus vous aura fait plaisir !